DECHIRURE

 
Revers de la toile: déchirure horizontale de 14 cm



Objet : peinture à l'huile sur toile de lin

Signé : au revers coté dextre «  Montseret 1881  »

Daté :   1881

Dimensions : 107 x 83 cm

Époque  : fin XIX  siècle

Statut de l’objet : Particulier

Restauration précédente  : néant



Déchirure complexe, coté revers


Déchirure complexe avec perte de matière picturale, coté face (agrandissement X 12)


Déchirure coté face


Démontage de la toile est nécessaire, les bords sont trop courts pour un remontage aisé.

Des bandes de tension en toile polyester, fixées à l’aide du film Beva, sont appliquées


Nettoyage au gel aqueux  : avec un pH 6, le nettoyage ne sert que à l’allègement du vernis, dans le but de préserver une couche fine du vernis d'origine.





Retouche illusionniste localisée pour combler la perte de matière picturale et réintégrer l'endroit de l'ancienne déchirure


Après masticage, structuration, remontage sur châssis et retouche localisé à l’aide u Gamblin Conservation Colors

















Titre  : «  à Madame Delbose, souvenir du Mas Cantajo  »

Format  : 54 x 44 cm

Technique  : peinture à l’huile sur toile de lin

Signé  : P.A. Cot

Daté  : 1877


Déchirures aux angles




SUPPORT: Le châssis est à clef, assemblé à mi-bois, puis cloué, dégraissé et d'une structure solide. Les bords de la toile sont maintenus au châssis par des semences probablement d'origine.

Il s'agit d'une toile de lin de fabrication industrielle, tissage serré, qui présente 16 fils/cm (la chaine) à l'horizontale et 16 fis/cm (la trame) à la verticale.

ETAT DE CONSERVATION  : la toile se présente extrêmement cassante et oxydée et a perdu sa souplesse.

Elle s'est déchirée aux angles et aux bords du châssis, trois petits impacts au milieu. Le risque aux dégradations accidentelles, comme des déchirures, est élevé. Sur la surface de la toile j'observe des moisissures et quelques impacts/ petites déchirures accidentelles.


PREPARATION  /  COUCHE PICTURALE: La préparation industrielle en apprêt blanc. Les bords de la toile sont enduits.

ETAT DE CONSERVATION  : Faible réseaux de craquelures d'âge, la cohésion de préparation semble assez bonne. L’adhésion de la préparation à la toile est correcte.

La bonne facture est typique d'une mise en œuvre d'une technique huileuse académique maitrisée.


VERNIS  : le vernis satiné, en couche fine, semble d'origine. La fluorescence plutôt gris- verdâtre indique un vernis à base de résines naturelles comme le damar. Le vernis a jauni et oxydé, son pH montre un taux d'acidité, pH 5,2, d'un vernis de la fin du XIX siècle.


Décrassage doux du revers toile  


Refixage général à travers le dos


Remontage sur son châssis d'origine


Décrassage et allègement du vernis d'origine, pH 8,5 , 2 mS                        


Masticage des incrustations en toile, suivie par une retouche localisée




 
avant toute intervention


INTERVENTIONS DE CONSERVATION ET DE RESTAURATION

Sous cartonnage pour atténuer les déformations à cause de la déchirure


Suture « bord à bord » de la déchirure, revers et face (X 12)


Les fils ont été recollés à l’aide de la colle d’esturgeon (à 20%)


















L’oeuvre après restauration







TOILE MANQUANTE:

INCRUSTATIONS  ET DOUBLAGE


PIERRE AUGUSTE COT (1837 - 1883)


Observation avant toute intervention


Contexte historique  :


Pierre Auguste Cot, né à Bédarieux le 17 février 1837 et mort le 2 juillet 1883 à Paris, est un peintre français.

Pierre Auguste Cot étudie à l'École des beaux-arts de Toulouse, puis de Paris, où il est l'élève d'Alexandre Cabanel et William Bouguereau.


En 1863, il expose ses premières œuvres au Salon de Paris. Devenu populaire à la fin des années 1870, il fait partie des jurys du Salon de Paris et du prix de Rome. Il jouissait de la protection du sculpteur Francisque Duret, dont il épousera la fille. Il a travaillé avec William Bouguereau. Il a remporté de nombreux prix et médailles, et en 1874, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.



INTERVENTIONS DE CONSERVATION

Malgré le constat que la toile ne présente pas des déchirures (quelques petits impacts et manques aux angles) je préconise un doublage comme renfort du support très affaibli. La cohésion de la couche picturale est également très affaiblie et devra être consolidée. Il s'agit des mesures de conservation préventive car la toile oxydée est exposée aux risques de dégradations accidentelles. La toile manquante sera comblée avec des incrustations de toile.


Un allègement de vernis d'origine enlèvera les crasses et chiures de mouche, tout en préservant une couche fine au contact avec la peinture d'origine, cette préservation de la matière constitutive apporte à la valeur d'authenticité de l'oeuvre. Ces interventions sont suivies par une retouche illusionniste autour de des impacts et incrustations aux angles. Un vernis final protégera la peinture tout en redonnant la saturation aux couleurs.



Observation avant toute intervention



Incrustations toile manquante aux quatre angles


Incrustation en
toile de lin tissage fin et colle d'esturgeon




Doublage en toile polyester






Tableau et son cadre après restauration