Victor Dupont

et le Post-Impressionisme

 
 

Peintre Post-impressionniste influencé par Bonnard, Renoir, Cézanne et Matisse, Victor Dupont était un artiste apprécié par ces contemporains.


Entre autre, Guillaume Apollinaire pour qui «  Victor Dupont est un peintre probe et d'une grande noblesse d'inspiration  ».


Après sa mort en 1941 à Paris l'oeuvre du peintre est conservé dans plusieurs musées nationales  : Musée départemental de l’Oise à Beauvais, Musée de Boulogne-sur-mer, Maison de la Beurière à Boulogne-sur-mer, Musée de Saint-Quentin et le Fonds national d’art contemporain (FNAC).


Avant toute intervention


Cette œuvre représente Fernande, la femme de Victor Dupont, chez elle à Paris, vers 1930.

L'artiste a produit une petite série de ces scènes, figurant son épouse dans son intérieur. (*)


(*) Source: Yann Gobert-Sergent, docteur en Histoire, membre de la Commission d'Histoire et d'Archéologie du Pas-de-Calais, président de la "Fondation Victor Dupont"


DIAGNOSTIC


En synthétisant les observations du constat d’état il est important de noter que l’adhésion de la couche picturale à son support se présente en très mauvais état. Les strates de matériaux constitutifs demandent d’être refixées en urgence  : une intervention primordiale pour la bonne conservation du tableau. L’œuvre a probablement dû subir un soudain excès d'humidité, ensuite la toile a réagi violemment par se rétracter, puis la couche picturale, de nature moins souple, n'a pas suivi ce mouvement soudain. Les soulèvements en forme de toit et des lacunes en sont les résultats.


L’application d’un «  facing  » sera nécessaire, afin d’éviter toute perte de matière supplémentaire. La toile sera séparée de son châssis, puis un grattage de la toile sera exécuté pour permettre aux matériaux de refixage de pénétrer correctement, ainsi qu’un traitement biocide afin d’éviter la prolifération de microorganismes dans le futur. Le refixage de la couche picturale, par imprégnation au revers (y compris l'endroit où il y avait la pièce), permettra une meilleure conservation de l’œuvre.

Les interventions antérieures, comme les bandes de tension, la pièce au dos (suivi par la fermeture de la déchirure par pontage) et les bords de kraft devront être enlevés. Pour me permettre de remonter correctement la toile sur son châssis d'origine, des nouvelles bandes de tension seront appliquées.


Sur le plan esthétique, les diverses interventions de restauration, demandent à être de-restaurées  : les retouches débordantes et disgracieuses seront enlevées. Suivis par un léger dégagement des crasses, la pose des enduits sculptés (pour obtenir un relief identique à celui de la matière picturale avoisinante) et un allègement du vernis.

La réintégration chromatique des lacunes contribuera à améliorer la lecture de l’œuvre.

Un vernis final satiné (avec filtre anti U.V.) protégera la peinture tout en redonnant la saturation aux couleurs.


Après restauration






     

Eugène Carrière

           et le Symbolisme

Eugène Carrière, né le 18 janvier 1849 à Gournay-sur-Marne et mort le 27 mars 1906 à Paris, est un artiste peintre, enseignant et lithographe symboliste français qui eut une influence sur l'éclosion du Fauvisme.


Eugène Carrière est réputé pour ses clair-obscurs presque monochromes à dominante brune et grise, estompant les formes tout en faisant ressortir les mains et les visages. Pour obtenir cet effet, la toile est d'aspect lisse, au rendu quasiment porcelaine, et la profondeur du regard est rendue grâce au grattage de la toile par le manche du pinceau.



Avant toute intervention







Représentant  : Mère et Nourrisson

Objet : peinture à l'huile sur toile de lin

Signé :  Eugène Carrière

Daté :  néant

Dimensions : ± 38 x 55 cm à vue

Époque  : fin XIX / début XX siècle

Mouvement  : Symbolisme

Statut de l’objet : Particulier




E. Carriere a utilisé une peinture à l'huile, créant un jeu d'ombre et de lumière, sans contours nets autour de ses personnages. Les parties sombres sont exécutées en touches minces, de manière à former un fond sur lequel les lumières se détachent. Ce fond est un ensemble des couches de glacis transparents dont l’épiderme est très fragile. Les solvants «  classiques  », enlèvent le vernis jauni et encrassé, mais pénètrent surtout plus loin dans les zones de couleur sombre que dans les claires. On risque de les affaiblir, d'où une grande prudence est nécessaire pendant l’allègement du vernis.


J'ai choisi de faire le nettoyage à l'aide des gels qui par leur composition (un pH 8 et une conductivité électrique adaptée à la conductivité de la couche picturale de 1,15 µS) gèrent mieux la pression osmotique exécutée sur la surface peinte et limitent la pénétration des solvants de nettoyage.



Le nettoyage révèle une couche picturale détériorée par la présence de moisissures et des micro-organismes. Une dégradation qui est en cours depuis un moment et qui a endommagé les strates d'une manière irréversible  : au sein de la peinture les couleurs ont été affectées par un affaiblissement progressif.

Il était urgent d' arrêter ce processus de décomposition à l'aide d'assainissement (traitement fongicide). J'ai soigné le revers et la face du tableau trois fois pour but de supprimer les moisissures. Ensuite les taches sombres, toujours visibles et malheureusement irréversibles, ont été atténuées par des retouches légères ponctuelles.

Après l'assainissement de l'oeuvre il est important de la protéger contre toute humidité, je préconise un endroit d'exposition sec avec une température stable.





Après restauration
 

Tableau titre : ”Matin de Printemps”

Format  : 65 x 54 cm (F15), châssis d'origine  avec inscription titre, encadré

Technique  : peinture à l’huile sur toile de lin

Signé:  Victor Dupont, non daté

Époque  : début XXe siècle (± 1930) 

École  : Post-Impressionnisme



Détails :

Perte de matière picturale


Retouche antérieure mal vieillie


Soulèvements et écailles concaves


les interventions:

Enlèvement  ancienne colle de refixage


Nouveau refixage des strates


Allégement vernis (non-origine)


Nettoyage en cours


Masticage des lacunes









































Eugène Carrière, Autoportrait (vers 1893), New York, Metropolitan Museum of Art


Portrait de Paul Verlaine (1890), Paris , Musée d’Orsay







Les principales altérations  :

- Encrassage et jaunissement de la surface de la peinture.

- Vernis jauni et inégal.

- Trou avec pertes de matière picturale


Nettoyage aux gels Wolbers


Trou avec perte de matière



Suture fils à fils



Moisissures à cause d’une exposition excessive à l’humidité



Couche picturale assainie